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L’intérêt du certificat d’utilité et ses changements récents


C’est quoi ?


Le brevet et le certificat d’utilité sont tous deux des titres délivrés par l’INPI donnant à leur propriétaire un monopole d’exploitation sur leur invention.


Les différences :


  • – la procédure de délivrance : aucun rapport n’est établi pour le certificat d’utilité alors que l’établissement du rapport de recherche d’antériorités est obligatoire pour le brevet. Toutefois, ces recherches seront exigées en cas d’action en contrefaçon.
  • – la durée de la protection accordée : le certificat d’utilité est valable 10 ans, alors que le brevet est délivré pour une période de 20 ans (moyennant, pour les deux titres, paiement des annuités).


Répondant aux mêmes conditions de validité que le brevet, le certificat d’utilité est notamment intéressant pour protéger des inventions à durée de vie courte.


Il s’agit donc d’un titre dont la validité n’est pas examinée au fond, dont la durée de vie est de 10 ans (depuis le 11 janvier 2020) et dont le coût est inférieur au brevet (pas de taxe de recherche). Il ne peut être utilisé dans le cadre d’un contentieux qu’à la condition de produire un rapport de recherche établi par l’INPI.


Faire une transformation en brevet ?


Une demande de certificat d’utilité déposée à compter du 11 janvier 2020 peut être transformée en demande de brevet jusqu’aux préparatifs techniques de publication (environ 16 mois à compter de son dépôt).  A compter du 1er juillet 2020, il est possible de déposer auprès de l’INPI une demande provisoire de brevet, qui peut être transformée en certificat d’utilité dans un délai de 12 mois.

L’examen de l’activité inventive à devant l’INPI


La loi PACTE prévoit que l’INPI sera désormais en charge de l’examen, non seulement du critère de nouveauté (plein et entier et non plus du seul défaut de nouveauté “manifeste”), mais également du critère d’activité inventive.


La prise en compte du critère d’activité inventive dans toute la phase d’instruction des demandes de brevets jusqu’à la délivrance renforce la robustesse des brevets déposés à compter du 22 mai 2020.


Toute demande de brevet français doit porter sur une invention nouvelle, présentant une activité inventive et susceptible d’application industrielle, pour que le brevet soit délivré à l’issue de la phase d’instruction


La prise en compte du critère d’activité inventive pour la délivrance des brevets permet de renforcer la qualité, la crédibilité et la validité des brevets, le défaut d’activité inventive étant le principal motif d’annulation des brevets en justice.


Avantages :


  • – Une plus grande sérénité pour leurs détenteurs pour faire valoir leurs droits et leurs prérogatives, (intenter une éventuelle action en contrefaçon, démarcher des financeurs ou des partenaires, négocier des contrats…) ;
  • – Une plus grande transparence, pour les tiers, de la valeur innovante et industrielle des brevets d’un domaine technologique.


La prise en compte de l’activité inventive lors de la délivrance des brevets est une condition essentielle à l’amélioration de la qualité des brevets français pour se hisser au niveau de nombreux pays, comme l’Allemagne. C’est un gage de qualité des inventions nationales et de dynamisme des entreprises.

La demande provisoire de brevet en France



Depuis le 1er juillet 2020, il est possible de déposer auprès de l’INPI une demande provisoire de brevet. Cette nouvelle possibilité de déposer une demande de brevet ne crée pas un nouveau titre de propriété industrielle mais propose une manière simplifiée d’initier le dépôt d’une demande de brevet. Attention, cette demande est amputée du rapport de recherche d’antériorité et ne permet pas de vérifier le critère d’activité inventive.


Cette demande provisoire permet une prise de date rapide qui sera retenue pour déterminer l’existence éventuelle d’antériorités à votre invention. Vous avez ensuite 12 mois pour déposer une demande de brevet classique afin d’obtenir les droits de propriété industrielle sur votre invention.


Pourquoi ?


Les avantages du dépôt d’une demande provisoire de brevet sont :

  • déposer de manière urgente une demande de brevet, sans disposer du temps nécessaire pour respecter certains formalismes exigeants d’une demande de brevet classique ;
  • utiliser la mention « demande de brevet déposée » lorsque que l’on communique au sujet de son innovation ; 
  • disposer d’un droit de priorité à l’étranger pour avoir le temps de tester le marché, vérifier la liberté d’exploitation par des recherches d’antériorités, obtenir des financements…


Depuis quand?


Depuis le 1er juillet 2020, il est possible de faire ce type de dépôt. Il doit se faire le plus tôt possible. Le dépôt est le point de départ officiel de votre protection.


Des inconvénients?


La description de votre invention doit être suffisamment complète d’un point de vue technique car aucun élément nouveau ne pourra être ajouté au moment de la mise en conformité. Il est toutefois possible de prendre en compte l’amélioration de votre concept ou innovation en déposant une seconde demande provisoire de brevet.


Les documents à joindre :


La description de votre invention ou un mémoire technique et le cas échéant les figures s’y rapportant, les autres pièces (revendications, abrégé) sont facultatives lors du dépôt d’une demande provisoire de brevet.


Les taxes de l’INPI


Il est à payer uniquement la taxe de dépôt de l’INPI, soit 26 € ou 13 € pour les personnes physiques, PME (moins de 1000 salariés).


La mise en conformité


Dans un délai de 12 mois à compter de la date de dépôt de la demande provisoire de brevet, il est nécessaire de formaliser par écrit la requête de mise en conformité.

Une procédure d’opposition possible devant l’INPI


L’opposition vous permet de demander la révocation totale ou partielle d’un brevet français délivré. Elle doit être engagée auprès de l’INPI et aboutit, si l’opposition est bien fondée, à la révocation totale ou partielle du brevet ou bien à son maintien sous une forme modifiée. L’opposition est traitée à l’INPI par une équipe d’ingénieurs spécialisés, la procédure d’opposition permet d’éviter un litige qui peut être long et couteux.


Vous pouvez faire une opposition à l’encontre d’un brevet français délivré.


Qui ?


L’opposition peut être formée par toute personne à l’exception du titulaire du brevet. La recevabilité de l’opposition ne suppose pas la démonstration par l’opposant d’un intérêt à agir.


Quand ?


Dans les neuf mois qui suivent la publication de la mention de délivrance au Bulletin officiel de la propriété industrielle du brevet contesté.

(Cette mesure est applicable à partir du 1er avril 2020)


Comment ?


Il est nécessaire de déposer à l’INPI un mémoire d’opposition : c’est une déclaration précisant la portée de l’opposition, les motifs sur lesquels l’opposition se fonde ainsi que les faits et les pièces invoqués à l’appui de ces motifs.


Les motifs, c’est quoi ?


L’opposition ne peut être fondée que sur un ou plusieurs des motifs suivants :


  • L’objet du brevet ne remplit pas les conditions de brevetabilité (nouveauté, activité inventive…) ou il s’agit d’une exception à la brevetabilité.
  • Le brevet n’expose pas l’invention de façon suffisamment claire et complète pour qu’une personne du métier puisse l’exécuter ;
  • L’objet du brevet s’étend au-delà du contenu de la demande telle qu’elle a été déposée ou lorsque le brevet a été délivré sur la base d’une demande divisionnaire, ou l’objet s’étend au-delà du contenu de la demande initiale telle qu’elle a été déposée.


Le coût d’une opposition ?


En dehors des honoraires d’InnovaPI, la taxe d’opposition est de 600€.


La procédure :


La procédure est dite “contradictoire”, c’est-à-dire que toute observation transmise à l’INPI par une des parties est obligatoirement communiquée à l’autre afin de lui donner la possibilité d’y répondre.


La procédure d’opposition comprend trois phases :


Une phase de recevabilité afin d’examiner la recevabilité de l’opposition ;


Une phase d’instruction permettant un débat entre les parties et entre les parties et l’INPI ;


Une phase de décision au terme de laquelle le directeur général de l’INPI statue sur l’opposition.


L’opposition est réputée rejetée si le directeur de l’INPI ne statue pas sur l’opposition dans un délai de 4 mois à partir de la fin de la phase d’instruction.


La phase d’instruction peut être suspendue si toute personne apporte la justification qu’une action en revendication de propriété du brevet a été introduite, que la juridiction a été saisie pour une demande en nullité, ou à l’initiative de l’INPI qui est en attente d’informations suceptibles d’avoir une incidence sur l’issue de l’opposition. La phase d’instruction peut également être suspendue, sur demande conjointe des parties pour un délai de 4 mois renouvelable deux fois


Procédure orale ?


La procédure orale aura lieu :

  • – si l’une des parties le demande,
  • – à l’initiative de l’INPI s’il l’estime nécessaire pour les besoins de l’instruction.


Issue de l’opposition :


A l’issue de la décision statuant sur l’opposition, le brevet peut être :

  • – révoqué en tout ou partie ;
  • – ou maintenu sous une forme modifiée ;
  • – ou maintenu tel que délivré.